Art subtil de l’équilibre, entre autonomie et soutien du scénario, la musique de film est un art dont Hollywood fut – et demeure – l’un des plus fertiles laboratoires. Le rideau se lève sur un programme somptueux, occasion rêvée d’écouter le cinéma.

Dès ses débuts puis en son âge d’or, l’industrie du cinéma fut, à Hollywood, un très puissant vecteur de création musicale : quel réalisateur pouvait ignorer la capacité d’une mélodie à modifier entièrement le sens d’un plan et, plus largement, le pouvoir de la musique sur les émotions ? Comme l’illustre parfaitement le destin d’Erich Korngold, formé en Autriche, le « symphonisme » hollywoodien hérite directement de la plus noble tradition classique, tout en forgeant une palette illustrative unique, sensible, en dialogue permanent avec la narration filmique. Comment désormais, imaginer la poussière rouge de Tara, empoignée par Scarlett, sans le lyrisme épique de Max Steiner ? Les ténèbres psychiques d’Hitchcock sans les stridences rythmiques de Bernard Hermann ? La noirceur maléfique de l’impérialisme céleste sans le fameux thème de John Williams ? Le sable du Colisée sans les sonneries de Miklós Rózsa ?

DISTRIBUTION

PROGRAMME