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Du 10 Décembre 2024 au 6 Avril 2025
ŠamaŠ, crier la paix
Arts & Architecture
- Ircam - Institut du Monde Arabe
PRÉSENTATION
Le spectaculaire pavillon libanais* de la 57e Biennale d’art de Venise réalisé par l’artiste et compositeur Zad Moultaka s’expose à l’Institut du monde arabe, pour la première fois en France.
L’œuvre ŠamaŠ est une installation monumentale sonore et visuelle qui puise ses racines dans les réflexions de Zad Moultaka sur les origines des civilisations et leur destruction. L’artiste franco-libanais y interroge les cycles de violences qui parcourent l’histoire ancienne et récente du Proche et Moyen-Orient. L’œuvre introduit ce paradoxe : Berceau des civilisations orientales et occidentales, le Croissant fertile est également l’espace où se sont déchaînées et se déchaînent encore les pires violences humaines.
ŠamaŠ trouve son origine dans le Code d’Hammurabi, considéré comme le premier code de lois, gravé sur une haute stèle de basalte noir il y a près de 4 000 ans en Mésopotamie. ŠamaŠ, est le dieu du soleil et de la justice des Babyloniens, représenté sur cette célèbre stèle, et comme le soleil, il est source de vie et de destruction.
Organisée en trois temps, cette pièce alliant innovations sonores et expérience visuelle, se présente comme une boucle de 11’30 min, qui tel le palindrome de son nom, est une boucle sans fin illustrant les cycles de justice et de violences aveugles qui semblent inarrêtables. Zad Moultaka propose ainsi un récit trans-temporel où grandeur passée et violences actuelles se télescopent autour d’une réflexion sur la guerre, la justice et la part de l’homme et du divin.
* Sous le commissariat d’Emmanuel Daydé
« Au sein de notre civilisation, il est impératif et urgent de questionner le sacré dans le cœur même de l’homme. L’œuvre ŠamaŠ se veut au centre de ce questionnement à travers un dialogue spatial, temporel et sonore qui prend racine dans la cité sumérienne antique Ur et dans cette partie du monde, lieux de terribles violences encore de nos jours. ŠamaŠ crie le refus du drame auquel nous assistons dans cette région solaire du monde qu’est le Moyen Orient, berceau des civilisations orientales comme occidentales. Cependant, sous les cieux chargés de haines, on peut encore entrevoir l’émergence des premiers codes de lois babyloniens et le désir d’une paix sauvage. Mais le danger guette les hommes où qu’ils soient car arrachés au sol et décrochés du ciel, ils deviennent sourds et aveugles à l’essence des choses. Nous programmons notre propre effacement, précipitant avec nous par angoisse, l’effritement du monde… ». Zad Moultaka
Installation
Zad Moultaka composition et conception
Manuel Poletti électronique Ircam
Clément Cerles diffusion sonore Ircam
Gilbert Nouno réalisation informatique musicale Ircam