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Du 3 Décembre 2024 au 15 Juin 2025
RAVEL BOLÉRO
Musiques
- Philharmonie de Paris - Musée de la musique
Alors que 2025 marquera le 150e anniversaire de la naissance de son compositeur Maurice Ravel, l’exposition retrace le parcours de création et le devenir du Boléro, cette partition chorégraphique au destin exceptionnel, la plus jouée au monde dans les salles de concert.
En centrant son projet sur une œuvre – une première dans sa programmation d’expositions – la Philharmonie souligne l’importance de ce monument de l’histoire de la musique créé en novembre 1928.
C’est d’abord une expérience audiovisuelle saisissante qui rend hommage à la modernité de cette œuvre hypnotique, commande de la danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein. Dès son accueil, le visiteur sera plongé au cœur de l’interprétation du Boléro par l’Orchestre de Paris et son directeur musical Klaus Mäkelä retransmise sur un écran de 10 mètres de large en son immersif.
L’exposition est également une occasion unique de revenir sur les sources d’inspiration et la genèse du Boléro en images et en objet. Près de 200 documents, parmi lesquels manuscrits, photographies, tableaux ou encore dessins de costumes…seront présentés grâce à des prêts du Musée d’Orsay, du Musée national d’art moderne-Centre Georges Pompidou et de la Bibliothèque nationale de France. On pourra aussi découvrir une soixantaine d’objets exceptionnellement prêtés par la maison-musée Ravel à Montfort-l’Amaury, où le Boléro a été composé, qui seront exposés pour la première fois à Paris.
Ravel Boléro permet enfin de mesurer la postérité historique du Boléro qui, depuis sa création, fascine des générations de spectateurs et d’artistes. Ainsi, ses réinterprétations multiples – dont celles de Maurice Béjart ou plus récemment de Thierry Malandain – vont-elles ponctuer le parcours du visiteur et entrer en résonnance avec des citations cinématographiques très diverses d’Akira Kurosawa (Rashōmon) à Claude Lelouch (Les Uns et les autres).
> Un cycle de concerts et de conférences autour de l’œuvre de Maurice Ravel se tiendra à la Philharmonie tout au long de l’exposition.
PRÉSENTATION
Le Boléro incarne presque toutes les caractéristiques de la production et de la personnalité de Ravel. Sous la forme d’une exposition dédiée à l’étude rayonnante de cette œuvre, la Philharmonie de Paris célèbre le 150e anniversaire de la naissance du compositeur et livre un portrait de l’artiste en forme de kaléidoscope. Le parcours propose une expérience audiovisuelle saisissante, en même temps qu’il réunit des objets patrimoniaux issus des collections françaises les plus prestigieuses, notamment de la maison-musée Ravel à Montfort-l’Amaury, où fut composé le Boléro.
HYMNE À LA DANSE
Monument de l’histoire de la musique, le Boléro est une composition paradoxale, tant pour Ravel que pour le public. « Mon chef-d’œuvre ? Le Boléro, bien sûr ! Malheureusement, il est vide de musique », écrivait le musicien en 1928. Cette remarque à la fois provocante et espiègle masque un coup de génie : avec une économie extrême de moyens, un ostinato rythmique, deux motifs mélodiques, un crescendo orchestral et une modulation inattendue, Ravel crée un chef-d’œuvre universel, fruit d’une réflexion musicale radicale. Commande de la danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein, le Boléro est d’abord pensé pour la danse. Son rythme hypnotique évoquant les castagnettes saisit l’auditeur dès les premières secondes pour ne plus le lâcher. Maquettes de décors et dessins de costumes font revivre différentes productions du Boléro tout en évoquant d’autres partitions chorégraphiques de Ravel : Pavane pour une infante défunte, Daphnis et Chloé, La Valse.
MUSIQUE EN IMAGES
Le visiteur éprouve dès la première salle l’expérience physique de ce crescendo orchestral envoûtant, grâce à un dispositif cinématographique unique dédié à l’interprétation du Boléro par l’Orchestre de Paris et son directeur musical Klaus Mäkelä. Plus loin, les multiples réinterprétations musicales et chorégraphiques de l’œuvre – dont celles de Maurice Béjart, d’Aurél Milloss ou de Thierry Malandain – se déploient en une partition audiovisuelle qui montre que, depuis 1928, le Boléro n’a cessé de fasciner les interprètes.
L’ESPAGNE REVISITÉE
Le Boléro – d’abord intitulé Fandango – s’inscrit dans toute une lignée d’œuvres ravéliennes inspirées par l’Espagne, de la Habanera de sa jeunesse à sa toute dernière pièce, Don Quichotte à Dulcinée, en passant par l’opéra L’Heure espagnole. Né à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, Ravel hérite de sa mère le goût de la musique espagnole et s’empare d’un imaginaire fait de sensualité et de rêve qu’il partage avec ses contemporains musiciens. Plusieurs œuvres d’art, comme Lola de Valence de Manet, apportent un écho pictural à ce goût pour une Espagne haute en couleur.
UNE MÉCANIQUE DE PRÉCISION
À la manière d’un enfant, Ravel se passionne pour toutes sortes de mécanismes, comme ceux des jouets et casse-têtes qui peuplent sa maison du Belvédère à Montfort-l’Amaury. Dans une lettre de 1928, le compositeur parle du Boléro comme d’une « machine ». Fils d’un ingénieur-inventeur, soucieux du moindre détail d’écriture et d’orchestration, Ravel excelle dans la production d’œuvres ciselées au mécanisme à la fois implacable et subtil, comme le Boléro. Il partage cette fascination avec de nombreux artistes de son temps, comme František Kupka ou Fernand Léger.
Commissaire
Pierre Korzilius
Conseillère musicale
Lucie Kayas