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Le 15 Février 2025
MUSICIENS DE L’ORCHESTRE DE PARIS, ELSA DREISIG, SOPRANO, CÉLIA ONETO BENSAID, PIANO
Musiques
- Le Studio - Philharmonie de Paris
La souplesse de la voix d’Elsa Dreisig, doublée par l’art du chantsigne, fait merveille dans ce programme consacré à la mélodie française. Les « amours du poète » de Fauré voisinent avec les alchimies de Ravel, dont on entend aussi le Quatuor.
Cycle de neuf mélodies d’après le recueil de Verlaine, La Bonne Chanson constitue l’un des sommets de l’art fauréen. Alors que ce récit d’une relation amoureuse, rappelant un peu les Dichterliebe de Schumann, est porté par un subtil jeu de motifs récurrents, l’harmonie s’y révélant audacieuse et nimbée d’étrangeté.
Immense mélodiste aussi, Ravel n’a cessé de se confronter au texte poétique : parfois traditionnel, comme dans le Kaddish en araméen qu’il habille de magnétiques frottements sonores, parfois éminemment moderne : les Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, où s’entend l’influence de Schönberg, furent analysés par Boulez et témoignent du désir de répondre, avec exigence, à l’hermétisme sensuel de Mallarmé. Et c’est justement à Fauré que Ravel dédia son Quatuor de 1903, dans lequel le compositeur se souvient de ses racines basques et insère – dans le troisième mouvement – l’une de ses plus belles musiques nocturnes.