C’est au voyage que nous convie ce délicat programme chambriste, entre les rives de l’Arno chères à Tchaïkovski, l’invocation vocale des immenses plaines russes et l’Alouette so british de Vaughan Williams. 

C’est en 1878, grâce à son amie et mécène Madame von Meck, que Tchaïkovski découvrit Florence. Ébloui par la cité renaissante, où il composa une grande partie de La Dame de pique, il décide de la célébrer dans un Sextuor à cordes dans lequel il glisse quelques airs italiens, bien que la couleur dominante, surtout dans les deux derniers mouvements, demeure indiscutablement russe.

Après cette œuvre heureuse, les Trois Quatuors vocaux d’Arenski, sur des poèmes d’Afanassi Fet, offrent un flux paisible et spirituel. Loin d’être accessoire, le rôle du violoncelle, dont jouait en virtuose le père du compositeur, participe pleinement du charme de cette partition trop peu jouée.

Très populaire en Angleterre, The Lark Ascending est un Andante sostenuto d’un seul tenant, inspiré d’un poème de George Meredith. Le sentiment de la nature et la poignante nostalgie qui en émanent sont dues à la splendeur de la ligne violonistique, dont les volutes gagnent le ciel, et à la finesse de l’harmonie : une œuvre qui à elle seule fait de Vaughan Williams, selon le romancier Jonathan Coe, le barde éternel de la campagne anglaise.

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